En marge de la célébration de la journée mondiale des pharmaciens célébrée le 25 Septembre de chaque année, Monsieur Émile Tweni, Pharmacien et Assistant à la faculté de Médecine de Pharmacie de l’Université de Kisangani, a accordé une interview à la rédaction de Kaba Lisolo afin de parler du secteur pharmaceutique.
Dans la société actuelle, tout celui qui vend à la pharmacie est qualifié de pharmacien, quelque soit la forme et la dimension de la pharmacie. Cette appellation est-elle juste ?
Est digne d’être appelé pharmacien
Un pharmacien est une personne qui a étudié pendant 6 ans à l’Université et qui a choisie la pharmacie comme domaine d’études. En plus de cela, il a effectué le stage. Ceci ne suffit pas : pour exercer la profession de pharmacien, il faut être inscrit dans le tableau de l’ordre des pharmaciens pour avoir le numéro d’ordre. À la faculté de Médecine et de Pharmacie de l’UNIKIS, nous avons des auditoires du premier graduat jusqu’à la troisième épreuve des sciences pharmaceutiques, qui accueillent des étudiants chaque année bien que tant soit peu.
a expliqué le pharmacien Émile Tweni.
De la tâche du pharmacien
Un pharmacien a pour rôle de concevoir les médicaments, à les formuler, après quoi les dispenser pour la consommation. Le pharmacien a la tâche d’ expliquer aux malades les effets du médicament avant de le consommer, il suit l’évolution de la prise du médicament jusqu’à ce que ce dernier soit éliminé dans l’organisme. Avant de donner le médicament aux souffrants, le pharmacien a le devoir de s’assurer qu’il y a eu au préalable une prescription médicale.
La responsabilité de l’État
L’État doit veiller à la mise en application des règles qui régissent le secteur pharmaceutique, car il y a toute une réglementation pour arriver à l’ouverture d’une pharmacie. Ce qui est étonnant aujourd’hui, tout le monde peut ouvrir une pharmacie, tout dépend de ses moyens financiers. Les études ne comptent presque pas.
a-t-il renchéri.
Réagissant à ce sujet, Éric, vendeur dans une pharmacie au centre ville de Kisangani, se dit être contraint d’être appelé ainsi. Il incombe la responsabilité à l’État congolais qui n’offre pas d’emplois aux jeunes après leurs études.
Ce n’est pas de ma faute si je suis aujourd’hui appelé abusivement pharmacien, c’est le pays qui le veut. Je suis licencié dans un domaine de sciences humaines mais aujourd’hui je me retrouve dans le domaine médical. Si le pays nous avait offert le cadre, je ne me retrouverai pas propriétaire d’une pharmacie.
a-t-il déploré.
L’assainissement du domaine pharmaceutique est d’urgence aujourd’hui, pour essayer de remettre les choses dans la normalité. A tous égards, dans la pratique il faudrait laisser la pharmacie aux pharmaciens.