Réclamant la reprise immédiate des cours, les étudiants des institutions publiques réunies étaient dans les rues ce lundi 28 février. Malheureusement pour eux, leur marche pacifique n’aura vécu que quelques mètres : ils ont été dispersés par les éléments de la Police nationale congolaise (PNC), qui ont usé de gaz lacrymogènes.
Cédric Etukumalo, représentant des étudiants de l’Université de Kisangani (UNIKIS) et président provincial des étudiants de toutes les institutions de la Tshopo, s’est exprimé sur ces événements dont le déroulement est loin de plaire aux apprenants de ces différentes Alma Mater.
En dépit de ce frein de la PNC, le numéro 1 des étudiants de l’Université de Kisangani ne compte pas abdiquer. En tout cas, loin de là. Interrogé par la rédaction de kabalisolo.com, Cédric a laissé entendre que sa détermination reste la même, tout en adressant un message aux autorités, aux enseignants grévistes, ainsi qu’à ses camarades étudiants.
Que penses-tu de la marche étouffée par la PNC ce lundi ?
La marche pacifiquement menée mais étouffée par la PNC prouve avec pertinence que c’est un ordre mal donné puisque qu’il fait atteinte aux droits et libertés fondamentales des citoyens garanties par la constitution. Le rôle de la PNC est de protéger les manifestants et non les asphyxier.
L’autorité urbaine était-elle informée au préalable de la tenue de cette marche ?
L’autorité urbaine doit savoir que nous sommes dans un régime d’information et non d’autorisation. L’information lui a été parvenue dans le délai convenable. Malgré l’information, les marches pacifiques sont toujours bafouées et étouffées par les autorités de cette province, responsables de plusieurs actes en défaveur des étudiants.
Que devons-nous attendre après cette descente au gouvernorat ?
Nous ne pouvons rien attendre que la reprise immédiate des activités académiques car sans celle-ci la lutte reste et demeure.
ÉDUCATION 📚: La marche des étudiants réclamant la reprise des cours étouffée par la police |✍🏾 Grâce Nsamba
— Kaba Lisolo (@KabaLisolo1) February 28, 2022
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Jusqu’où comptez vous allez au cas où vous ne trouvez pas gain de cause ?
Nous l’avions dit dans notre mémorandum adressé au gouvernement central, si ce marasme persiste les étudiants seront mobilisés jusqu’au delà des limites car lorsque la parole échoue, c’est la force qui parle
Aurais-tu un message aux enseignants grévistes ?
Le seul message qu’on peut lancer aux enseignants est qu’ils essaient d’amoindrir leurs demandes juste pour nous aider à reprendre les activités académiques. Ils doivent comprendre que le changement est un processus lent et progressif. Leurs demandes ne peuvent pas être satisfaites en un clin d’œil. De toute façon, nous sommes leurs enfants, si pas légitimes, scientifiques.
Un mot à l’égard des autorités ?
Que les autorités concernées prennent en main leurs responsabilités. Jusqu’à quand allons-nous pleurer en leurs noms ? Elles ont vu le mémorandum, nous voulons la reprise immédiate des cours.
Un message aux étudiants.
Je tiens d’abord à les féliciter pour leur bravoure et leur détermination. Ils savent très pertinemment qu’un droit reste un droit et c’est non négociable. Qu’ils restent mobilisés et unis en attendant une suite favorable, au contraire qu’ils aiguisent leurs armes pour une prochaine descente.
C’est ensemble que nous allons repousser des limites.
Pour rappel, cela fait près de deux mois que l’Enseignement supérieur et universitaire est tombé dans cette grève. Hormis Kisangani, d’autres villes du pays ont également connu des manifestations des étudiants ce lundi matin, notamment Kinshasa, la capitale.