Les violences et l’insécurité dans l’est de la République démocratique du Congo ont provoqué des déplacements massifs dans toute la région. C’est le cas dans la cité de Sake, où plusieurs habitants se sont réfugiés dans l’école EP Kamuronza, parmi lesquels, plus de 200 enfants.
Ce samedi 25 mars 2023, nous sommes allés à la rencontre de ces enfants dans ce camp des déplacés. Ils sont venus de différents villages du territoire de Masisi. Nombreux ont connu l’occupation des rebelles du M23 et ont marché pendant des longues heures avec leurs familles, pour atteindre un lieu sûr.
Sur place, ces enfants n’ont pas hésité de nous raconter leur calvaire, partant de leur déplacement jusqu’à l’arrivée au camp.
Elle s’appelle Gentille, une jeune fille de 13 ans trouvée dans le site de l’EP Kamuronza. Elle y est depuis 2 mois maintenant. Avec ses deux petits frères, Bugira et Luc, ainsi que ses parents, ils ont marché pendant plus de 6 heures pour rejoindre ce camp.
Ici, ils vivent enclavés et sont privés de leurs activités d’avant. Elle et ses frères ne vont plus à l’école, une habitude qu’elle veut à tout prix retrouver. Il en est de même pour tous les autres enfants trouvés dans ce camp.
Nous avons marché depuis l’appel de l’armée congolaise pour évacuation, du matin jusqu’à 14 heures. Mais moi, je ne voulais pas. J’aime mon village, je ne veux pas voir des hommes armés, je n’aime pas les armes et la violence.
confie-t-elle.
Tout ce que Gentille souhaite, explique-t-elle, « c’est retourner dans mon école normale, parler et jouer avec mes amis et continuer mes études dans la paix avec le soutien total de l’État et de ma famille ».
Ricardo OLENGA, Goma