Dans un élan de solidarité et d’espoir, les femmes de la province de la Tshopo réunies autour du collectif AMANI KU TSHOPO, ont pris d’assaut, ce samedi 25 Mai 2024, des rues de la commune Makiso à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, dans une marche pacifique, pour exiger la paix sur toute l’étendue de cette province frappée par les conflits intercommunautaires et du banditisme urbain.
Vêtues de blanc, signe de pureté et de paix, ces femmes ont défilé avec des chants, sifflets en mains et des banderoles portant des messages de paix, tel que : « Plus jamais de tueries à Lubunga ! Justice et réparation pour les victimes. »
La marche pacifique a vu des femmes de toutes catégories y prendre part, notamment les femmes vivant avec handicap physique, les sourdes et celles enceintes. Ainsi, on l’a remarqué, l’accompagnement de l’Evêque auxiliaire de l’archidiocèse de Kisangani, Monseigneur NDjadi Léonard, ainsi que quelques prêtres et religieuses de l’église catholique.
De l’espace des martyrs, point de départ de la marche, pour chuter à l’assemblée provinciale, où ces femmes ont lu et déposé un mémorandum dénonçant la persistance des tueries dans la commune de Lubunga et toutes formes de violences faites à la femme et la jeune fille, pratique qui n’avait pourtant jamais existé dans l’histoire de la Tshopo :
La Tshopo est la province la plus vaste de la RDC, réputée pour son hospitalité, sa tranquillité et la sécurité. Cependant cet oasis de paix devient chaque jour plus dangereux à cause des violences et banditisme armé qui croissent de manière inquiétante. Nul n’est épargné et aucun quartier de la ville n’est sauf. Le point de criminalité est élevé avec les affrontements violant entre Mbole-Lengola, au départ circonscrit entre des individus et aujourd’hui étendu sur toutes les communautés, dont deux territoires, Ubundu, Opala, en plus de la commune de Lubunga.
a déclaré le professeur Bibiche Salumu, membre du collectif AMANI KU TSHOPO
Vu le contexte socio-économique et politique explosif de la ville, ces manifestants ont trouvé qu’il est important d’agir et maintenant. Ainsi, ils ont formulé trois grandes recommandations :
- Au président de la République, de diligenter urgemment une enquête sur les commanditaires des conflits, d’interpeller ceux qui en sont cités et connus par la population, d’accélérer le processus de la mise en place des mécanismes de la justice transitionnelle.
- Au gouvernement national, diligenter des enquêtes pour établir les responsabilités au niveau de la police pour la non assistance des personnes en danger, le ministre de l’intérieur pour la non sécurisation du territoire en cas des conflits violent, ministre de la défense humanitaire pour la faible prise en charge des victimes et déplacés, ministre des affaires humanitaire sociales et dignité humaine pour l’identification des victimes des violences, ministre du genre, de la justice pour rétablir et réprimer les auteurs de ces atrocités et rétablir les victimes des violations des droits humains.
- A l’Assemblée provinciale, diligenter une commission d’enquête parlementaire avec l’aide des experts pour examiner la situation sécuritaire, et proposer les voies de sortie, diligenter une commission d’enquête indépendante sur les conditions d’attribution des contrats d’occupation provisoire de la société Cap Congo, d’ interpeller le gouvernement provincial sur la question sécuritaire, et de voter un édit conséquent avec des crédits pour la sécurisation de province.
Cette manifestation pacifique a eu la réponse directe du rapporteur de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, l’honorable Paul Lokesa, qui, au nom du Président de l’organe délibérant, a reçu le mémorandum des femmes et a demandé à la population de toujours collaborer et de continuer à dénoncer au près des services attitrés toute personne suspecte, car ceux qui créent la terreur habitent de fois au milieu de la population.
