C’était un dimanche sanglant, un dimanche de terreur, un dimanche de deuil… Dimanche 8 mai 2022, un carnage est survenu dans le territoire de Djugu, province de l’Ituri. Ce massacre, perpétré par les rebelles de la CODECO, suscite des réactions, qui remettent en cause l’état de siège.
Alors qu’au lendemain de l’incursion, le bilan provisoire faisait état de 50 morts et plusieurs blessés, le dernier bilan de ce mardi 10 mai mentionne, quant à lui, 100 personnes tuées et 200 autres blessées.
Il y’a plus de 100 corps qui ont été découverts depuis dimanche. C’était une incursion très sanglante qui a fauché la vie de plusieurs personnes au-delà de ce qui se dit sur la toile.
a affirmé Dany Masiko, membre de la société civile locale.
Un état de siège inutile ?
La situation sécuritaire plus que préoccupante dans l’Est de la RDC ne laisse pas la classe politique insensible. De nombreuses réactions continuent de fuser. La dernière en date, celle de Delly Sesanga, dans son message où il a notamment tenu à présenter ses condoléances aux familles de victimes, en interpellant par la même occasion sur l’état de siège, qui « participe de la politique de l’autruche ».
Il est temps de prendre courageusement la décision politique d’en sortir ! Le maintien de l’état de siège participe de la politique de l’autruche. Elle nous voile la face sur l’ampleur de ce désastre et nous détourne des vrais problèmes et de la recherche des solutions durables. La refondation de notre politique défense et de sécurité nationale tardent et ne pourrait se suffire d’expédients.
a déclaré le député national, qui pense que cet état de siège a montré ses limites.
De son côté, Martin Fayulu est également monté au créneau. Le membre de la coalition Lamuka a, lui aussi, affiché son opposition à l’état de siège.
Les dernières tueries de Mabilindey à Djugu (Ituri) où 49 civils ont été massacrés prouvent à suffisance l’urgence de lever cet état de siège inutile qui fait plus de dégâts que sous administration civile. Insupportable. Mes condoléances aux familles endeuillées.
a écrit le président de l’ECIDE sur son compte Twitter.
Par ailleurs, sachez que du côté de Djugu, plus de 40 corps ont été enterrés dans l’avant-midi de ce mardi 10 mai, dans une fosse commune.