Avec les élections qui pointent à l’horizon, partis et regroupements politiques s’activent pour affûter les armes, avoir les meilleures représentations possibles. Comme dirait-on, « la nature a horreur du vide ». Mais ce vide que Jean Bamanisa Saidi qui ne semble pas avoir connu ayant longtemps été indépendant, serait comblé autant par lui s’il en existait un au Mouvement de la Libération du Congo (MLC). En tout cas, ce mercredi 8 mars à Kisangani, l’ancien Gouverneur de l’ex Province Orientale a abordé en détails sa situation politique actuelle.
Ce n’est plus un secret pour personne : Jean Bamanisa est un nouveau cadre du MLC. Ce n’est pas pour autant dire qu’il a tourné le dos au Regroupement des Indépendants et Alliés (RIA) qu’il dirige actuellement.
Le RIA c’était un regroupement pour les élections de 2018, dans lequel tous les membres étaient à titres individuels, y compris moi, entant qu’indépendant. Maintenant que nous sommes au bout de ce regroupement, de ce mandat, et le RIA s’est vidé. Il n’y a plus de partis dedans, il faut donc créer quelque chose de nouveau. Notre capitale c’est notre réseau que nous avons créé dans le RIA dans la province de la Tshopo, dans l’Ituri, dans le Kivu…
a expliqué l’ancien Chef de l’Exécutif provincial de l’Ituri, lors d’un point de presse qu’il a tenu ce mercredi dans une des salles du restaurant La Fourchette. Pour lui, tous ces membres d’anciens partis de RIA éparpillés un peu partout, devraient revenir pour que le courant continue, car, dit-il, le courant n’est pas un groupe politique, mais plutôt l’acceptation de mode de gestion que j’ai eu à avoir. Il faut que toutes ces personnes reviennent avec moi dans le MLC, pour que nous fassions le MLC et Alliés. Cependant, rappelle-t-il, chaque parti va rester autonome bien que se trouvant dans un regroupement.

Cet échange avec les chevaliers de la plume boyomais était également une occasion pour Jean Bamanisa, de revenir sur ses motivations à adhérer au MLC, lui qui a toujours exercé comme indépendant. Bien sûr, cette question ne pouvait pas s’extraire du lot d’interrogations des hommes et femmes des médias présents dans la salle.
Auparavant je ne parlais pas politique avec le MLC, on parlait d’autres questions de notre pays. C’est seulement maintenant qu’on a commencé à parler politique (…) Je me suis dit que je ne vais pas laisser mon héritage aller n’importe où. Autant consolider une force politique dans la Grande Orientale et le Grand Équateur qui peuvent et te ensemble, c’est pour l’avenir. Moi je prévois déjà l’avenir sur les grands espaces.
a défendu Jean Bamanisa.
Ce sont les hommes qui font les partis politiques, ce ne sont pas les partis politiques qui font les hommes, poursuit Jean Bamanisa, qui dit vouloir apporter sa discipline et sa façon de travailler au Mouvement de Libération du Congo, tout en respectant la charte et les textes de ce parti politique.
Concernant la rumeur qui fait état d’une probable contrainte de rejoindre ce parti à cause de l’existence d’une relation personnelle ou familiale, Jean Bamanisa n’ironise pas :
Ça fait 20 ans que ce parti existe et je n’ai pas eu de relation avec lui. J’arrive à un moment où je suis entrain d’aller vers ma retraite, mes 60 ans, je dois léguer à la jeunesse, à ceux qui vont venir après moi, quelque chose qui fonctionne. Voilà le souci pour lequel je pense que la structure la mieux positionnée avec l’alliance de l’EGO (Espace Grand Oriental) est le MLC, plus qu’un autre, parce qu’il a montré sa constance malgré tous les problèmes. Chez moi (en famille) on ne parle pas politique. Peut-être que maintenant on va le faire, mais on a appris à ne pas parler politique dans le foyer et dans nos relations familiales.
Ce nouveau cadre du MLC qui s’est enrôlé aujourd’hui au centre de la CENI érigé au sein de l’ISP dans la commune Makiso, a par ailleurs insisté sur l’importance de la cohésion nationale pour la stabilisation du pays. Il se dit libre de postuler dans n’importe quelle province, bien que n’affichant pas totalement ses ambitions, à cette occasion. On ne doit pas inculquer cet état d’esprit aux nouveaux politiciens, de dire que chacun doit aller dans son fief, estime-t-il.