Il est plutôt connu pour son sens d’ouverture et son savoir accompagner. Mais pour une fois, Héritier Chelo, manager de l’artiste Joseph Baraka, s’en est pris le weekend dernier aux profiteurs des talents de jeunes artistes de la ville de Kisangani, lors de la grande finale de la deuxième édition du concours de poésie La Plume Boyomaise.
Invité de marque à la cérémonie de remise des prix du concours aux trois premiers gagnants samedi 18 février, un challenge de belles plumes boyomaises organisé par un collectif de jeunes entrepreneurs sous la conduite de Daniel Bila dit Bila poète non instruit et son intime collaborateur Moïse Yeyama, Héritier Chelo a fait une mise en garde sans détours contre les jouisseurs des compétences des jeunes boyomais et de toute la république.
Arrêtez de d’exploiter les jeunes, arretez d’exploiter leurs talents, s’il vous plaît.
a-t-il tonné.
Les hommes d’affaires ou les hommes d’enfers
Nombreux sont ceux qui se font passer pour des grands manitou, « maboko banque » et bien d’autres sobriquets pour trainer les jeunes derrière.
Soutenir pour être le seul grand gagnant c’est de l’exploitation, avance Héritier Chelo. Pour lui, il est inhumain de prétendre soutenir un jeune artiste tout en lui exigeant de rassembler ses amis et sa famille derrière vous.
On n’a pas la volonté d’aider les jeunes ici à Kisangani, tout le monde veut les exploiter comme il veut.
soutient-il.
Pas d’accompagnement adéquat
Kisangani, dit Boyoma, est l’une des villes emblématiques de la RDC ayant produit plus de célébrités artistiques de grande renommée, tant à portée nationale qu’internationale. Cependant, il est souvent difficile pour les jeunes talents de s’en sortir le plus rapidement possible, faute d’accompagnement.
Bob Elvis le Soldat du peuple ou Alain Chirwiza connu sous le nom de King Lesh et autres célébrités musicales originaires de Kisangani, ont tous réussi leurs carrières en dehors de la ville, d’autant le soutien semble beaucoup conditionné qu’il est difficile pour les jeunes de se démarquer vite dans ce qu’ils font et ce qu’ils savent par rapport aux jeunes d’autres villes du pays.
Aujourd’hui, à Kisangani, le système de réseautage reste le seul moyen pour les jeunes de s’auto produire et se prendre en charge. Il y a de ceux qui conçoivent les idées, ceux s’occupent de la mise en forme, et tous se chargent du financement pour la matérialisation de leurs petits projets de développement.