En cette période de l’approche des élections présidentielles et législatives en Republique Démocratique du Congo, le verbe « s’enrôler » est non seulement le plus récurant dans les journaux, mais aussi celui qui suscite le plus des questionnements dans le chef des citoyens, plus particulièrement ceux qui accordent une attention soutenue à la politique et la gestion de la chose publique. Pour les plus habitués de la politique, l’identité et le profile ne sont plus une question.
On s’intéresse cependant au positionnement des grands leaders par rapport aux partis et regroupements politiques, mais aussi à leur circonscription électorale. C’était le cas de Jean Bamanisa Saidi, ancien Gouverneur de la Province de l’Ituri et de l’ex Province orientale, au cours d’un échange avec les chevaliers de la plume de Kisangani, mercredi 08 mars 2023 dans la salle du restaurant la Fourchette Boyomaise.
Le nationalisme mis en avant
Revenant sur la question de « Pourquoi se faire enrôler à Kisangani et non à Bunia », l’ancien Chef de l’Exécutif de l’Ituri voit avant tout, le sens du nationalisme qui exige que les congolais se sentent à l’aise et vivent sur toute l’étendue de la RDC comme chez eux.
Cette forme de nationalisme politique prônée par le tout dernier Gouverneur de la Province orientale démembrée, a été démontrée par par ce dernier, par exemple, aux élections législatives de 2018.
Toujours avec le Regroupement des Indépendants et Alliés, Jean Bamanisa Saidi s’est pointé candidat dans deux nouvelles Provinces issues de la Grande Orientale, dont la Province de la Tshopo et de l’Ituri. Au niveau provincial pour la première et national pour la seconde.
Avec 33 857 voix, il a à lui seul dépassé le seuil fixé par la CENI, ce qui a profité à l’élection des deux candidats de sa liste aux législatives provinciales, dans la Tshopo pour la circonscription de Kisangani. Ceci a fait gagner au regroupement politique qu’il porte, trois sièges sur les huit réservés à la ville de Kisangani.
Aux législatives nationales, pour le compte de la nouvelle Province de l’Ituri, Bamanisa n’a pas malheureusement été élu faute des prescrits de l’ancienne loi electorale relatifs au seuil, malgré un grand record de 27 100 voix obtenues.
Son histoire avec l’ex Province Orientale, a commencé à être écrite depuis son ascension au Gouvernorat de cette province. Une histoire dont il fut lui-même le personnage principal au travers ses actions du développement économique de la population dans le domaine de l’agriculture, de l’énergie et dans le social.
Tout ceci, explique, selon lui, sa liberté de s’enrôler partout où il veut, et se présenter candidat dans n’importe quelle province de son choix. Lui exiger le contraire n’est qu’une nouvelle forme, ou mieux, une tendance divisionniste des communautés.
Situation sécuritaire inadéquate avec l’Etat de siège en Ituri
Outre le sens du nationalisme évoqué pour justifier son dévolu jeté sur la ville de Kisangani comme lieu d’enrôlement, Jean Bamanisa rappelle que la situation actuelle en Ituri ne lui garantit pas la sécurité.
Il nous a confié que sa garde commise à sa sécurité et celle de sa résidence à Bunia a été relevée, sa ferme abandonnée des suite d’un refus d’y maintenir la sécurité par le gestionnaire de l’État de siège, et plusieurs de ses collaborateurs du secteur des finances publiques, assommés, ont dû quitter la Province.
Au regard de toutes ces considérations, jouissant tout de même du droit de se sentir et vivre aisément dans n’importe quel autre coin du pays et y exercer librement ses autres droits civiques dont l’enrôlement et l’élection, Jean Bamanisa s’est fait enrôlé cette fois à Kisangani, avec son nouveau parti le MLC (Mouvement de Libération du Congo) cher à Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président du Congo sous la formule 1+4 avant les élections de 2006.
A cela, il se reconnaît de jure électif et éligible dans les quatre autres Provinces issues de la Grande Oriental, car dit-il, « je me sens partout au Congo comme chez moi ». Fin de citation.