Le Réseau des Médias en Ligne dans les Grands-lacs (REMEL-GL) a alerté, le 21 avril dernier, sur une menace contre les médias en ligne dans la province du Sud-Kivu par le gouvernement provincial.
Dans un communiqué de presse N°02/REMEL-GL/04/023, cette organisation de défense des médias dit être surprise dans les réseaux sociaux par un communiqué du ministre provincial de l’urbanisme, habitat, environnement, médias et porte-parole du gouvernement provincial du Sud-Kivu, signé le 21 avril, dans lequel cette autorité ordonne à tous les médias en ligne œuvrant dans la province du Sud-Kivu de présenter les documents d’autorisation d’implantation et de fonctionnement de leurs médias à la division provinciale des Médias et Communication dans un délai de 4 jours.
Selon REMEL-GL, ce communiqué du ministre provincial viole l’ordonnance loi N°23/009 du 13 mars 2023 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de presse, d’information et d’émission par radio et télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en RDC, à son article 139, qui stipule que « tous les organes de presse existant avant l’entrée en vigueur de la présente ordonnance-loi disposent d’un délai de six mois, à dater de sa promulgation, pour s’y conformer ».
Comment expliquer qu’alors que la commission de contrôle mise en place par son autorité n’a pas encore fini son travail et qu’elle n’a rencontré aucun média en ligne pour l’instant, le ministre provincial s’empresse à brandir la menace de prendre des mesures sévères et sans complaisance à leur encontre ? Pourquoi exiger aux responsables de médias en ligne de passer chacun à la division provinciale de tutelle alors que d’autres responsables des médias audio-visuels ont été rencontrés à leurs bureaux selon précis ?
s’interroge le REMEL-GL dans son communiqué.
Cette organisation estime qu’il s’agit d’une tentative de musèlement de la presse au Sud-Kivu dans la période où la province connait des vives tensions dues à la crise politique entre l’organe délibérant et l’exécutif provincial, alors que la population mérite d’être informée en toute impartialité.
Le REMEL-GL fait donc appel l’UNPC, le CSAC, le gouvernement central et d’autres partenaires tant nationaux qu’internationaux, à intervenir pour une vraie liberté de presse dans la province du Sud-Kivu.