Apporter le soutien aux Forces loyales et leurs avancées sur le terrain tout en protestant contre l’agression de la RDC par le Rwanda, sont là les actions qui ont traduit l’esprit patriotique des congolais face aux attaques et l’occupation de quelques zones de l’Est du pays dont Bunagana depuis juin 2022, ainsi que le village de Kiwandja et Rutshuru-centre en octobre dernier.
Surnommée ville du nationalisme pour son rôle joué dans les démarches de l’indépendance du Congo et d’autres événements historiques qui ont conduit notamment à la libération du pays de la dictature du maréchal Mobutu, la ville de Kisangani n’a pas manqué à ce grand rendez-vous.
Elle a à son actif quatre grandes manifestations populaires en une semaine seulement au mois d’octobre dernier.
Conduits par différentes structures sociales et coordinations des étudiants, des milliers de jeunes ont multiplié les descentes dans les rues pour fustiger le soutien de Kigali aux terroristes du mouvement du 23 Mars qui ont repris les opérations dans l’Est du pays en mai 2022.
Cependant, « aucun parmi eux ne s’est pointé jusque là pour s’enrôler volontairement dans l’armée, conformément à l’appel du Chef de l’Etat », fait savoir le Porte-parole à la 31e Région militaire des FARDC à Kisangani, le Lieutenant-colonel Paul Kawaya Munioma, au cours d’un entretien avec Kaba Lisolo, ce vendredi 11 novembre.
si nos jeunes avaient cette volonté, ils devraient déjà venir ici en masse, puisque nous, nous les attendons. Nous faisons appel à leur volonté de venir répondre appel du Commandant Suprême, le Chef de l’État
dit-il.
Puisque, soutient-il, « le Chef de l’État a le souci que le Congo reste en paix, et que le Congo ne soit pas divisé. Tout ce que le Commandant Suprême veut, poursuit-il, c’est la jeunesse congolaise, raison pour moi de me ranger derrière ses idées, en appelant nos jeunes frères de venir à l’état-major du 31e région militaire pour manifester leur volonté à combattre derrière les Fardc ».
Nous les attendons à venir s’enregistrer, et de faire comme les jeunes de Goma, de Bukavu ou encore de l’Ituri.
indique-t-il.
Pour lui, le soutien aux FARDC ne doit pas seulement se traduire par la descente dans la rue ou tenir des meetings populaires, mais par l’accompagnement des Forces loyales sur le terrain.
Manifester, oui, c’est bien, mais ce qui est plus important c’est la volonté, on peut manifester même si on n’a pas la volonté, mais quand on a la volonté on va au-delà de manifester, on passe aux actions
nuance-t-il.
A lui d’ajouter :
On peut marcher avec le cercueil, mais si on n’a pas la volonté, c’est nul.
a-t-il rappelé.
Ce que nous demandons c’est la volonté, c’est-à-dire, si vous manifestez, venez aussi ici pour dire, par exemple, que moi tel, je suis derrière les idées du Président de la République, je soutiens les FARDC et j’aime entrer dans l’armée. On va vous recruter, puisque le recrutement n’est pas obligatoire. Le Commandant Suprême lui-même en lançant cet appel a interpelé la volonté de chaque jeune qui se dit prêt à combattre aux côtés des FARDC.
Il a par ailleurs découragé le phénomène « gangs » et groupuscules des jeunes qui ne font que favoriser la délinquance caractérisée par le vol et tracasserie, les mêmes jeunes souvent manipulés, utilisés parfois pour des manifestations même inutiles, ou dont les intérêts ne profitent en rien à la province.
Il a, par conséquent, appelé les leaders de ces groupes à sensibiliser leurs camarades, afin de défendre la bonne cause, qui est l’intégrité du territoire national.
Rappelons que lors de son adresse à la nation le jeudi 3 novembre sur la situation sécuritaire préoccupante dans l’Est du pays, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a demandé de s’organiser en groupes de vigilance face aux terroristes du M23 et leurs alliés, tout en renouvelant son appel aux jeunes ayant la vocation de l’armée à s’enrôler massivement, en vue d’appuyer, d’accompagner et de soutenir nos forces armées.
L’on compte depuis le lancement de cet appel par le Commandant Suprême, plus de 20.000 jeunes des provinces du Nord et Sud-Kivu, de la Ville-Province de Kinshasa, ainsi que de l’Ituri dans la grande Orientale.
À Kisangani et dans toute la Tshopo, aucun jeune ne s’est manifesté jusque là, alors qu’ils sont beaucoup plus visibles dans la rue pour témoigner de leur soutien aux forces loyales. D’où cet appel lancé à toute la jeunesse de la Tshopo, de Kisangani en particulier, à s’enrôler volontairement dans l’armée pour confirmer ce soutien tant chanté dans la rue.