La journée nationale de l’enseignement célébrée le 30 avril de chaque l’année sur l’étendue de la République démocratique du Congo, suscite plusieurs réactions dans l’esprit des professionnels de la craie.
Pour les enseignants du territoire de Rutsuru, se retrouvant aux alentours de la ville de Goma en fuite de la guerre imposée par l’armée rwandaise, sous le pseudonyme des rebelles du M23, cette journée n’a aucun impact compte tenu des conditions de vie difficiles qu’ils traversent.
Selon Isaac Mwanashaba, secrétaire permanent du syndicat des enseignants du Congo (SYECO) en territoire de Rutshuru, cette journée tombe alors que le territoire est menacé par les rebelles du M23 et que même le gouvernement congolais n’a jusqu’à présent rendu disponible les salaires des enseignants, chose très inquiétante en cette commémoration de la journée, dédiée à tous les utilisateurs de la craie comme métier.
Nous considérons que cette journée n’existe pas, parce-que c’est une journée pendant laquelle l’enseignant qui vit en déplacement pouvait se réjouir. Nous sommes d’abord pendant la guerre et les enseignants ne sont encore libérés, ils vivent difficilement toujours dans le territoire de Rutshuru. Et jusqu’à maintenant il n’y a pas un écho pour avoir leur salaire. Quand on dédie à une personne une journée, c’est qu’elle doit festoyer, manger et boire avec sa famille, mais la guerre et la famine menacent l’enseignant de Rutshuru. Pour nous, cette journée est une théorie ; cette journée ne devrait pas subir l’exclusion des enseignants déplacés car elle est une journée des tous les enseignants du Congo. Nous sommes en difficulté, nous souffrons, nous craignons la menace du mouvement terroriste du M23, et à tout cela, il n’y a aucun revenu mensuel pour espérer à une bonne vie chez un enseignant.
a-t-il regretté
Par ailleurs, Isaac Mwanashaba demande tout de même à ses collègues enseignants de garder leur mal en patience, indiquant qu’un changement est attendu quant à ce qui concerne la majoration de leur salaire.
Que les enseignants aient confiance à leurs syndicalistes, que d’autres ne viennent pas déranger car les démarches sont en cours avec les autorités au niveau national pour que la question de l’ajout sur le salaire de chaque enseignant trouve une solution favorable et attendue. Même si le gouvernement a traîné à payer le mois d’avril au temps opportun, le jour va toujours arriver pour nous payer, ainsi nous allons voir s’il n’y a eu ou pas majoration.
a-t-il précisé
Signalons que la célébration de la journée nationale de l’enseignement a été avancée au 29 avril pour cette année, car la date du 30 avril a coïncidé avec un dimanche, mais aussi, le lundi sera un 1er mai, jour férié, consacré à la journée du travail, qui est chômée mais payée. Les cours reprendront donc le mardi 2 mai sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo.
