Au cours d’un point de presse tenu ce vendredi 19 mai 2023 dans la capitale congolaise, la mission onusienne en RDC, dirigée par la Guinéenne Bintou Keita, a approuvé et présenté quelques inquiétudes sur la future loi congolaise sur la réserve de l’armée, attribuant ainsi un statut légal aux éléments des groupes d’autodéfense opérant dans plusieurs provinces du pays.
Il y a quelques semaines, l’assemblée nationale a adopté et renvoyé devant le sénat pour examen, le projet de loi sur la réserve de l’armée nationale. Cette loi consacre et reconnaît les éléments des groupes armés d’autodéfense, dénommés les Wazalendo dans nombreuses entités comme des éléments réservistes de l’armée nationale.
Pour restaurer la paix en RDC, plusieurs pays de la région des grands lacs dont le Burundi, le Kenya, le Sud-Soudan ainsi que l’Ouganda, ont envoyé leurs troupes armées pour appuyer les efforts du gouvernement congolais qui semble être en difficulté de résoudre la crise sécuritaire depuis quelques semaines de l’année en cours.
Devant la presse nationale et internationale ce vendredi, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU, Bintou Keita, s’est dite inquiète par le fait que certains groupes armés vont entendre autrement le concept ‘la réserve de l’armée’.
D’après elle, certains penseraient que c’est le moyen d’intégrer l’armée congolaise. C’est ainsi qu’elle invite le gouvernement à s’assurer que les ordonnances concernant la réserve soient en adéquation avec les principes du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement communautaire et Stabilisation (PDDRC-S).
Je suis inquiète de comment ce mécanisme pourrait être interprété par les groupes armés comme moyen d’intégrer les FARDC.
a déclaré Bintou Keita
Pour la cheffe de la mission de l’ONU en RDC, les autorités congolaises doivent s’assurer que les ordonnances de mise en oeuvre assurent une ‘cohérence parfaite’ avec les principes du PDDRC- S et les engagements du gouvernement.
Notez que plusieurs groupes armés d’autodéfense présents en province du Nord-Kivu sont actuellement entrain d’aider les FARDC dans la guerre qui les oppose depuis plusieurs mois au mouvement terroriste du M23, appuyé par le Rwanda, dans plusieurs localités de la province du Nord-Kivu.