9 juin 2023
Ville de Kisangani, RD Congo
Politique

RDC – Élections 2023 : l’enrôlement par téléphone ou ordinateur présente plus de danger que les avantages

Le calendrier électoral pour les prochaines élections en République démocratique du Congo est connu, rendu public le 26 novembre dernier par le Président la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Denis Kadima, trois jours après les dernières innovations d’ordre technique apportées lors du cadre de concertation CENI-Parti politique, notamment sur la possibilité de s’enrôler avec son smartphone ou son ordinateur.

Cette deuxième expérience du numérique que connaitra la RDC en matière électorale après la machine à voter aux dernières élections, celles du 31 décembre 2018, est fortement critiquée autant qu’elle est appréciée par nombre des congolais qui redoutent cependant de l’authenticité des identités des électeurs par la CENI, qui est en perte de pouvoir de vérification des informations que fourniront les enrôlés à l’application.

Comment cela sera-t-il possible ?

Toute l’étape relative à l’identification se fera dans l’application « CENI », déjà disponible dans les plateformes de téléchargement des applications mobiles et les logiciels à jour pour les ordinateurs, à en croire le Président de la centrale électorale.

L’application contient les rubriques avec des cases vides où l’utilisateur complètera ses informations personnelles : prenom, nom et post-nom, lieu et date de naissance, province/territoire/secteur d’origine, ainsi de suite.

Une fois que toutes ces informations seront complétées, l’utilisateur va procéder à la vérification avant de valider et lancer lui-même l’opération. Après le chargement automatique, CENI (application) va prévisualiser les résultats avec un QR dessus. L’utilisateur enregistré devra à ce niveau sauver la page en tant que projet, et se dirigera par la suite dans un centre d’enrôlement, l’agent électoral va alors scanner le QR, puis imprimer la carte après dernière vérification.

L’idée est en fait, selon Kadima et son bureau, de rendre plus rapide et simplifié l’opération de l’identification et l’enrôlement des électeurs, en vue de réduire cette première étape du processus électoral à 30 jours.

Les risques ne doivent pas cependant être mis à l’écart, quand bien même que cette option présente beaucoup d’avantages. Déjà, l’on se pose mille questions non seulement sur son applicabilité, mais surtout sur les difficultés qu’a le pays à pouvoir traîter la question de cybercriminalité.

CENI facilite l’enrôlement des mineurs

Point n’est besoin de se présenter devant le robot CENI avec 3 à 5 témoins comme les fois précédentes pour l’enrôlement des nouveaux majeurs. L’application ne saura vérifier l’âge de son utilisateur. Besoin d’un témoin ? Il l’est lui-même, il n’y a pas débat à faire avec le robot.

Y a-t-il un nombre limité de compte par ID ?

Une autre grande question, c’est le nombre de fois où un électeur peut s’enrôler. Déjà, avec l’ancien mode d’enrôlement, certains électeurs se sont enrôlés dans plusieurs centres, avec les mêmes ou presque les mêmes identités, et se sont procurés beaucoup de cartes sans être remarqués par les machines de la CENI. L’on se demande s’il n’y avait pas une base de données centrale.

Avec l’application, il y a la possibilité de s’enrôler dix fois avec différentes identités. Dix doigts donnent 10 empruntes digitales différentes, si cela se fera aussi à partir de l’application seulement.

prévient un citoyen.

L’application aura une option avancée de la reconnaissance faciale ?

s’interroge un autre.

Puisque, pense-t-il, si l’application présente la possibilité de se faire une capture là même, c’est facile de la tromper avec plusieurs faces selon les humeurs qu’on peut faire devant son écran, et l’application ne va pas découvrir, à moins qu’elle ait un système très avancé de la reconnaissance faciale.

Facilité aux fraudes électorales

Si la machine à voter a été critiqué pour le comptage des bulletins et le calcul des voix des candidats en 2018, il est fort probable que les fraudes soient d’autant plus volontaires en 2023 que le nombre de fois qu’un électeur est enrôlé ne sera précisé que par lui-même.

Un seul électeur qui s’est dix fois enrôlé à partir de l’application, s’il parvient à se procurer 10 cartes de différents centres d’enrôlement, rien ne saura l’interdire de voter dix fois pour un même candidat dans différents bureaux de votes grâce à ses dix cartes.

Il faut noter toutefois que cette option n’est pas obligatoire pour tous les citoyens. Les centres seront toujours ouverts comme à l’accoutumée pour l’identification et l’enrôlement physique des électeurs qui n’auront pas accès facile à l’application, ou même ceux qui voudront volontairement se faire enrôler par un agent électoral qu’à travers l’application de la CENI.



2 Commentaires:

  • Ir Apovip Munzemba 5 décembre 2022

    Alors comment faire nous pour imprimer cette carte? Comme moi maintenant je suis à Kampala en Uganda pour les études

  • Bahatiquement 8 décembre 2022

    L’application permet tout simplement de se pré-enrgistrer. donc, une fois vos informations remplies, vous vous rendrez au centre d’enrolement devant l’opérateur de saisie avec le QR pour authentifier les informations. L’appli ne génère ni de carte, ne prend pas de photo, et rien de plus. c’est juste pour permettre de gagner en temps de saisie… ne désinformons pas !

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