11 décembre 2023
Ville de Kisangani, RD Congo
Securité

Nord-Kivu : l’EAC, une honte supplémentaire imposée au peuple congolais ?

La Police nationale congolaise (PNC) a violemment réprimée la manifestation pacifique des mouvements citoyens et acteurs de la société civile, qui marchaient ce mercredi 18 janvier 2023, pour exiger que les entités cédées aux forces de l’EAC par le M23 en territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu, passent sous le contrôle de l’armée congolaise.

Ce mercredi 18 janvier 2023, la journée n’a pas été rose dans la ville de Goma : au moins 10 manifestants étaient blessés et 5 autres interpellés. Des journalistes couvrant la manifestation ont également été pris en partie, dont le confrère Justin Kabumba, correspondant à Goma de la télévision TV 5 du Katanga, ainsi que Freddy Ruvunangiza du média en ligne la Prunelle RDC. 3 autres autres chevaliers de la plumes étaient blessés.

Mapendo Venhas, un habitant de la ville de Goma qui a vécu ce moment de tension entre les éléments de la police et les manifestants, pense que le Gouvernement n’avait pas pris la bonne décision en appelant les forces régionales de l’EAC :

La RDC a été roulée dans la farine en faisant appelle à l’EAC. Vous allez trop chanter comme vous l’aviez fait avec la MONUSCO.

Rappelons qu’en 2012, la MONUSCO ne s’était pas désengagée de Kiwanja dans le Rutshuru, où il y a une grande base. Cependant depuis l’avènement de l’EAC, seule la base de Kiwanja reste pour assurer la protection des civils. Est-ce une complicité avec le M23 ? Puisque jusqu’à ce jour, les casques bleus continuent à évacuer les civils qui se sentent en danger.

Bwira Diogene, un militant du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA), est révolté par la guerre que le Rwanda impose à la RDC, au moins 40 fois plus grande que le pays de Kagame.

Ils profitent tous de notre faiblesse. Je ne dors pas à cause de ce dossier. Un Rwanda de 60.000 kilomètres carré, qui malmène une RDC de plus de 2.345.000 kilomètres… quelle honte ?

s’est-il interrogé.

Pour rappel, l’organisation Journaliste en Danger (JED) rapporte que les journalistes arrêtés ont recouvré leur liberté après avoir été auditionnés sur procès verbal (PV). Ces derniers étaient gardés pendant près de 4 heures au bureau du commissariat provincial de la police.

Ricardo OLENGA, Goma

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