Dans la soirée du mercredi 06 Septembre 2023, un deuil collectif a été organisé dans la ville de Beni en province du Nord-Kivu, pour honorer les mémoires des compatriotes victimes d’une incursion signée en date du 30 Août dernier dans les locaux de la barza des adeptes de la secte judaïque messianique dénommée Wazalendo, à Goma.
Sous l’initiative de toutes les organisations membres de la société civile et des défenseurs des droits humains, des jeunes en majorité ont répondu présent à cet appel de compassion ; chacun habillé en tenue noire et/ou en noir-blanc, couleurs exprimant un deuil.
Tout a commencé à partir de 16h00′, où des responsables de certaines associations juvéniles ont pris de la parole, tour à tour, pour appeler les participants à observer quelques minutes de silence, en signe d’hommage aux compatriotes civils tués par les éléments de l’ordre dans la ville de Goma, réclamant, sans aucune forme de négociation, le depart de la MONUSCO (considérée comme une mission et force passive en République démocratique du congo).
Réunis autour du feu, tous les participants ont eu l’occasion d’être animés en chants œcuméniques dans lesquels les messages de compassion et condoléances avec la population de Goma et d’interpellation aux autorités congolaises pour prendre leurs responsabilités dans la sécurisation des manifestations, pourtant autorisées par la constitution, mais aussi interdites selon l’esprit des mesures restrictives à observer pendant la période l’état de siège, dont la province du Nord-Kivu est concernée.



« Goma, qui te tue ? Qui te massacre ? » telle est l’interrogation qui a fait l’entrée des poètes du groupe Plumes d’or dans cette messe vesperale des pleurs et de compassion pour, avant tout, savoir sur qui peut-on attribuer la responsabilité de ces massacre des civils orchestrés en plein jour. Des réponses à cette question sont à retrouver, soit dans les lamentations de population, soit dans le comportement des FARDC-PNC, ou encore à la présence au Congo de la MONUSCO, qui reste à l’épicentre de cette manifestation meurtrière qui avait été organisée pour solliciter son départ de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Une autre étape qui s’en est suivie dans la soirée de ce deuil collectif était l’allumage des bougies. Des jeunes en passant par quelques adeptes de la secte Wazalendo présents dans la triste activité, ont chacun où ils étaient, allumé des bougies accompagnées des chants pour condamner, haut et fort, ce carnage qui avait coûté, de pleine tristesse, la vie à une cinquantaine des civils pétris. Lors de celle-ci, s’il faut le dire, un bidon de la boisson locale connue sous le nom de Kasikisi, boisson naturelle et ancestrale, a été versé aux alentours du feu et consommée par les participants qui en avaient besoin ; signe exprimant leur bain de consolation avec les familles victimes.
À noter que la police avait déployé ses éléments pour sécuriser,en bon et dû déroulement de cette soirée du deuil collectif qui s’est clôturée aux environs de 19h30 dans l’air de jeu du stade de kibango.