La journée de ce lundi 23 août dans la ville de Kisangani a commencé sous une ambiance inhabituelle. Bien que quelques motards soient aperçus sur les grands acteurs de la ville, nombreux autres ont tenu leur promesse de grever. Parmi eux, certains sont allés plus loin, jusqu’à manifester dans les rues de la commune Mangobo.
Alors que d’une part, tracasserie des éléments de la Police de Circulation Routière (PCR) a pris une tournure déplorable, d’autre part, la réaction des motards pressentie ce lundi n’a pas manqué au rendez-vous, malgré les mesures prises par le gouverneur de province, leur demandant notamment de ne pas manifester et de profiter d’une période de courtoisie routière de 30 jours pour s’affilier individuellement à un syndicat professionnel de choix libre, pour la canalisation de toutes les revendications portant sur leur métier.
Il se remarque cependant, ce lundi, dans la commune Makiso, une absence des motards sur les arrêts et dans la circulation. La population vaque à ses occupations, mais en faisant les pieds, au moment de se déplacer. Les rares taximens qui n’adhèrent pas à l’idée de sécher leur boulot, ont quant à eux, revu à la hausse leurs courses. Les trajets pour lesquels l’on payait 500 FC sont passés à 1000 FC, ceux de 1000 FC passent à 2000 FC, ainsi de suite.
Par ailleurs, ces motards qui roulent ce lundi sont obligés de limiter leurs courses : ils ont fait une croix sur les routes menant aux communes Kabondo et Mangobo. Si pour la première commune, ce refus d’y arriver par les taximens est justifié par les évènements du week-end (le militaire ayant tué le bailleur de son chef a fait d’autres victimes le dimanche), pour la seconde commune citée, motards et policiers s’y affrontent.
Mangobo est en feu ! Cette commune est, ce lundi, le théâtre des affrontements entre des motards manifestants et les éléments de la Police Nationale Congolaise déployés sur place, pour tenter de remettre de l’ordre. Cette tentative de calmer les esprits n’est pas, jusque là, selon les témoignages de quelques habitants de Mangobo, une mission réussie de la part de la police… loin de là. Le bilan fait déjà état d’une mort au niveau de Bloc Lokele, et plusieurs blessés.
Des délinquants profitent de ces échauffourées pour se mettre en œuvre : des vols sont signalés, notamment des téléphones portables ravis aux passants sur certaines avenues.
La courtoisie routière n’a pas eu sa place dans la matinée de ce lundi 23 août à Kisangani. Les motards n’ont-ils pas été informés de cette mesure ? L’ont-ils trouvé insuffisante pour résoudre les problèmes liées tracasserie des PCR ? Une probable main noire derrière leurs manifestations ? Tellement des questions se posent, difficile d’en trouver des réponses, cependant.
EMERY KABONGO
