« Chacun cherche ce qu’il n’a pas ! » Cette aphorisme de Jean-Christophe Rufin converge bien à la préoccupation majeure du Président congolais, Félix Tshisekedi, de rétablir la paix à l’Est de la République démocratique du Congo, en Ituri et dans d’autres régions du pays, bastions des groupes armés locaux et étrangers.
Il ne prononce aucun discours à l’extérieur comme à l’intérieur du pays sans assortir de sa lexique le mot « sécurité » lorsqu’il présente de manière générale la situation de la RDC. Aussi, son ouverture à certains États de la sous région pour le retour de la paix au Nord-Kivu pris en otage par le Rwanda sous couvert du Mouvement du 23 mars (M23) ou encore des ADF en Ituri, n’est parfois qu’un renouvellement d’intermittentes discussions bellicistes.
L’intervention des forces régionales de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC), par exemple, après les pourparlers de Nairobi et de Luanda, qui s’est visiblement illustrée en un échec dans les zones occupées par le M23 au Nord-Kivu, a ouvert la porte à la force de la SADC. Et le cycle des discussions et accords continue.
Tshisekedi fait le choix entre Luanda et Ankara. Étrange !
Connu plutôt pour son caractère flexibilité à l’égard de la diplomatie, Félix Tshisekedi aurait pû être à Ankara où plusieurs grandes personnalités africaines se sont précipités pour prendre part, ce samedi 03 juin, à la cérémonie de l’investiture du Président turc Tayyip Erdogan.
Face l’épineuse question d’insécurité à l’Est du pays, Félix Tshisekedi n’a plus une seconde pour la fête. Il s’en va où « paix » et « sécurité » sont citées. Ce samedi, il a participé au 10ème sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), consacré à l’analyse de la situation sécuritaire de l’Est de la RDC et de la République du Soudan, tandis que le président rwandais, Paul Kagame, membre de la CIRGL, festoie à Ankara (Turquie) avec les autres jouisseurs dont le Président sénégalais et Président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall.
Entre-temps, le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a représenté Félix Tshisekedi sur la terre turque ce samedi.
Kagame, le concerné moins intéressé
Même si son nom est plusieurs fois cité dans les rapports et déclarations des organisations internationales et certains États de la communauté internationale, en particulier les États-Unis pour son soutien au M23, la situation sécuritaire la RDC n’a jamais intéressé Kagame, sauf s’il faut signer les accords commerciaux avec le pays qu’il agresse.
Au 10e Sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), Rwanda, puisqu’on parle de la sécurité de la RDC, préfère ne pas être de la partie. Son absence à Luanda est marquée par la présence de son Président Paul Kagame en Turquie. N’avait-il pas été invité ? Reste à savoir !
La dernière fois que Tshisekedi et Kagame ont convié ensemble chez Erdogan, c’était le 18 décembre 2021 lors du 3e Sommet Turquie-Afrique à Istanbul, coprésidé par le Chef de l’État congolais en sa qualité de Président de l’Union Africaine, où les Chefs d’État ont discuté autour du « Partenariat renforcé pour le développement commun et la prospérité », abordant des thématiques allant de la paix, la sécurité et la justice aux investissements dans les infrastructures, le commerce et l’autonomisation des femmes ainsi que l’éducation des jeunes ».