25 avril 2024
Ville de Kisangani, RD Congo
Interview Santé

Femme enceinte : son alimentation face à ses envies, ses caprices et sa culture

Par la nutrition de la femme enceinte, c’est d’abord l’éducation à tout ce qui a trait à son alimentation, c’est-à-dire le respect des groupes d’aliments, à savoir les aliments de construction (comme les poissons, la viande, les œufs, le lait…); les aliments de protection (par exemple les légumes et les fruits); et les aliments énergétiques (on voit du sucre, de l’huile et sel). Ces trois types d’aliments interviennent chez une femme enceinte entre autres pour la protection de son organisme contre plusieurs maladies, et pour avoir beaucoup plus de force.

Madame Miriam Kahindo Mwenge, nutritionniste dans le service de consultation pré-natale (CPN) et consultation pré-scolaire (CPS) au centre de santé Murara dans la ville de Goma au Nord-Kivu, s’est confiée à cœur à kabalisolo.com, ce vendredi 20 janvier 2023, sur les questions de nutrition de la femme enceinte.

D’entrée de jeu, cette spécialiste en nutrition a beaucoup insisté sur la santé d’une femme enceinte, qui doit consommer des aliments riches en vitamines et en sels minéraux (les légumes et fruits), qui sont à consommer en grande quantité parce qu’ils interviennent pour protéger l’organisme de la femme et son foetus contre les maladies qui peuvent s’improviser à déstabiliser l’évolution normale de la grossesse.

Miriam Kahindo Mwenge

Femme enceinte avec ses envies et caprices

Tout d’abord, il faut signaler que chaque femme enceinte a ses envies alimentaires et ses caprices dans le choix d’aliments pour sa meilleure alimentation. Si certaines parviennent à respecter les trois types d’aliments par leur physiologie, par contre, d’autres sont contraintes à ne pas manger les aliments variés par faute de leur état psychologique (d’autres se voient tout vomir). Le choix des aliments à consommer part aussi des préjugés alimentaires que la société (environnement) a sur les préférences d’aliments et à des convictions de déformation ou malformation que peut subir le fœtus à sa naissance. Les envies et caprices de la femme enceinte peuvent se constater quand son mari a des moyens financiers, pour ce genre, elle trouve l’occasion de profiter l’argent de son mari, malheureusement, des fois sans même respecter les types d’aliments qui méritent d’être variés (elles mangent des frittes, des jus, des gâteaux). Celle qui a pour un mari qui n’est pas financièrement stable, supporte malgré l’état physionomique de manger, pas selon ses préférences et goûts alimentaires (comme qui dirait, la grossesse qui a un mari pauvre mange tout). C’est ainsi qu’il est préférable à une femme enceinte de consommer les aliments qui sont produits et retrouvés localement, car chaque famille a ses limites financières pour ou pas arriver à s’acheter les trois types d’aliments souhaités pour une santé meilleure de la femme et son foetus.

Comment savoir qu’une femme a de la malnutrition ?

Pour détecter qu’une femme enceinte est malnutrie, nous prenons son poids et sa taille (dès le premier jour où elle se présente au centre de santé); son périmètre brachiale : s’il est inférieur à 230 après le calcul sur indice de masse corporelle (IMC), là on dira que la femme enceinte est en mauvais état nutritionnel. La santé du fœtus dépend obligatoirement de l’état nutritif de sa mère, c’est pourquoi pour lutter contre celà, la femme est soumise à prendre beaucoup de bouillies mélangées pour qu’elle récupère plus vite son poids et espérer à mettre au monde un bébé ayant aussi un poids normal à la naissance. Et quant à la prise en charge de la malnutrie, nous apprenons à cette femme enceinte comment préparer les bouillies mélangées en maïs, blé, soja et sorgho.

Conséquences de la malnutrition chez une femme enceinte

Si une femme enceinte est mal nourrie, elle a d’abord la probabilité de mettre au monde un enfant qui est aussi malnutri avec un poids faible de naissance qui l’affecte à une mauvaise croissance. Aussi, la femme enceinte est prédisposée à l’anémie (manque de sang) qui peut la confronter à beaucoup de problèmes lors de l’accouchement. Et même si la femme est en position de la malnutrition, l’allaitement est capital et idéal pour son bébé, car les conséquences de cette malnutrition sont partagées entre la femme elle-même et son bébé. Comme pour l’année 2022, par mois, nous enregistrions un nombre de 4 à 5 femmes enceintes, victimes de la malnutrition.

La femme enceinte et ces aliments à ne pas consommer

Il ne faut pas interdir à une femme enceinte de prendre et laisser tel aliment, en défaveur de tel autre aliment, sauf les drogues, le tabac, l’alcool et les boissons énergisantes ainsi que les aliments avec beaucoup d’épices (piment, oignons, poivrons), car ils stimulent les nerfs du fœtus et l’affectent négativement sur sa croissance de chaque jour. La prise d’alcool est évaluée à 1,5 gramme chez une femme enceinte, l’alcool retrouvé dans le riz, maïs et sorgho.

Femme enceinte face aux convictions culturelles

Tout part des préjugés et présuppositions que les coutumes et cultures ont sur l’interprétation de quelques aliments à consommer ou pas chez une femme enceinte, qui pouvaient avoir des inconvénients sur l’état de santé du bébé, soit par déformation faciale, soit par malformation musculaire. Généralement, les femmes enceintes elles-mêmes témoignent par croyance culturelle sur les conséquences que devraient avoir à la naissance de leurs bébés, notamment ne pas consommer les œufs, l’ananas, la canne à sucre et le lait, ainsi que la viande de quelques animaux (singes, chats, chauve-souris…) de peur de donner naissance à un bébé avec la face semblable à ces animaux. L’ananas et la canne à sucre, pour une femme enceinte, totalement convaincue, croît que ces deux fruits ont à impacter sur le physique du bébé lors de sa naissance, car les consommer plus pourraient faire rencontrer à la femme le saignement de beaucoup d’eaux pendant l’accouchement et celà, croit-elle, influencent maladroitement à force conviction à son comportement sexuel. Les œufs et le lait, selon les femmes enceintes, les manger laissent à ce qu’elles mettent des bébés sans cheveux, alors que pour le lait, il ya risque de donner à la naissance un bébé gros, dont elles pensent que celà pourrait compliquer de faire un accouchement facile par voix basse. À retenir, dans la medicine on interdit absolument rien comme aliments à la femme enceinte. Cette interdiction peut intervenir sur prescription médicale quand il ya une maladie qui puisse compliquer la grossesse, comme le diabète, l’hypertension. Coutumièrement, culturellement et religieusement, toute imagination imposée sur les aliments à consommer ou pas chez une femme enceinte est fausse; elle doit tout manger comme aliments sauf rien car nulle part médicalement et scientifiquement c’est confirmé à des pareilles ressemblances supposées dans les cultures.

Aux responsables de grossesses

Pour avoir un bébé avec un poids normal à sa naissance, les hommes doivent aussi bien gâter les femmes quand elles sont enceintes en les accompagnant aux séances de CPN (consultation pré natale), pour que eux aussi soient éclairés sur l’alimentation d’une femme enceinte, qui doit être variée et non monotone, car il faut chaque fois acheter des légumes et fruits à une femme enceinte. Dès les 1000 premiers jours (période de la grossesse jusqu’à probablement 2 ans du bébé) la femme enceinte doit consommer beaucoup plus des légumes et fruits, moins que les aliments en sucre, huile et sel, qu’avec seulement une tasse de lait par jour sur une boîte ou sachet de lait ne dépassant pas 1 mois de conservation dans la maison.

Schadrack MASESEME, actuellement à Goma

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *