La tension continue de monter dans le dossier du conflit frontalier entre les provinces voisines de la Tshopo et du Haut-Uélé. La dispute tourne autour des limites entre les territoire de Bafwasende dans la Tshopo et Wamba dans le Haut-Uélé.
C’est depuis le dimanche 29 mai 2022 que le Gouverneur du Haut-Uélé avait fait une descente sur terrain pour casser la barrière érigée à Bafwasende pour marquer la limite entre ces deux provinces. 10 jours plus tard, soit le 8 juin dernier, l’administrateur du territoire de Bafwasende, Bertin Bireke, a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’une dispute frontalière mais plutôt une question d’intérêts à percevoir sur cette route de desserte agricole qui regorge une « importante richesse en or enviée par la province de Haut-Uélé. »
Pour mettre fin à cette situation, le numéro 1 du Haut-Uélé a fait appel à une délégation venue de Kinshasa composée de quelques députés nationaux ainsi que quelques experts du ministère de l’intérieur et de l’institut national géographique, qui sont descendus sur terrain sans la représentation de la province de la Tshopo, pour tracer les limites entre ces deux provinces, action rejetée avec force par la population du territoire de Bafwasende et ses élus qui n’acceptent pas le traçage de ces limites qu’ils considèrent de frauduleux et non légal.
Contacté à ce sujet ce jeudi 24 juin par la rédaction de Kaba Lisolo, le député provincial Mabikianyambey Saidi, élu du territoire de Bafwasende et qui y séjourne depuis quelques semaines, nous a brossé la situation actuelle de l’évolution de ce conflit frontalier.
À notre arrivée à Isiro, nous avons trouvé la délégation de Kinshasa du ministère de la recherche scientifique et du ministère de l’intérieur, qui était déjà là pour tracer la limite, et ce, sans la représentation quelconque de la province de la Tshopo. Comme nous n’avons pas encore un gouvernement provincial qui engage la province à cause de la crise institutionnelle, il n’y a pas encore eu l’investiture du nouveau gouvernement, nous n’allons pas cautionner cela sans l’aval du gouvernement provincial car, c’est lui seul qui a compétence d’agir et d’engager la province de la Tshopo.
a indiqué l’honorable Mabikianyambey, avant d’ajouter :
Nous dénonçons haut et fort les intérêts mesquins du gouvernement de la province voisine du Haut-Uélé, qui veut pendre de force cette partie de la province de la Tshopo. Nous allons à notre niveau mener des lobbying au niveau national pour avoir gain de cause. Autre chose, nous demandons aussi au ministère de l’intérieur de s’engager dignement dans cette affaire sans avoir un penchant quelconque.
Pendant ce temps où les autorités provinciales de la Tshopo n’ont encore dit mot par rapport à cette situation, l’élu de Bafwasende appelle la population à la vigilance, au calme et à la patience jusqu’à ce que le nouveau gouvernement de la Tshopo soit installé.
Je demande à la population de ne pas céder aux violences malgré le fait que l’autre partie a déjà commencé à nous terroriser. On a violenté notre notable Masumbuku qui est parti à Kisangani pour des soins appropriés. Que la population garde son calme, nous attendons les autorités au niveau national tant provincial qui sont compétentes d’agir dans cette affaire conformément à la loi… Nous sommes là, ensemble avec la notabilité pour calmer la population afin que nous puissions ensemble retrouver la paix dans cette partie de notre chère province.
Le sol et le sous-sol appartiennent à l’État, les limites entre les provinces sont établies par la loi organique, les autorités compétentes sont donc attendues à se prononcer quant à ce ! Un dossier à suivre…
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