Au cours d’une audience accordée ce lundi 29 août au Cadre de la Concertation de la Société civile provinciale de la Tshopo (CCPSC), par la Gouverneure Madeleine Nikomba, ces citoyens soucieux du développement de la Tshopo, lui ont remis la synthèse de documents stratégiques des priorités de la population tshopolaises.
Ce document trace ce que devraient être les actions que la nouvelle équipe dirigeante de la province de la Tshopo devrait exécuter prioritairement pour hisser haut la province, entre autres :
- Les faibles performances du capital humain : dégradation de la qualité de rééducation, faible performance des agents de l’Etat, mauvaise gestion des archives de l’Etat, absence de contrôle de qualité et de performance, etc.; Accès difficile des populations aux services sociaux de base : insuffisance de la desserte en énergie (électricité et eau) par rapport notamment à plus de 2.000.000 d’habitants de la ville de Kisangani; Insuffisance et délabrement des infrastructures scolaires; Fixation non adaptée des frais scolaires par rapport aux réalités socio-économiques de la province, etc.
- La régression des facteurs de production économique : insuffisance des unités primaires de production des intrants agricoles, insuffisance d’énergie pour les besoins d’industrie, insuffisance d’une expertise appropriée basée en province, déficit en équipements de production, difficulté d’accès aux crédits aux conditions acceptables, concrétisation de la cimenterie de Maiko, etc.
- La mauvaise gouvernance aux niveaux provincial et local : absence de l’autorité de l’Etat, abandon des résidences officielles par les autorités provinciales, politisation de l’administration, faible participation des femmes et absence des peuples Autochtones pygmées aux instances de prise des décisions, conflits des limites avec les provinces voisines du Maniema, Nord-Kivu, Ituri, Haut-Uélé, Bas-Uélé.
- -La gestion non durable de l’environnement et ressources naturelles : absence de leadership provincial face aux enjeux climatiques alors que la Tshopo est la plus grande province forestière de la RDC, prolifération anarchique des exploitants miniers et forestiers au mépris des intérêts de la Tshopo et des mesures de sauvegardes environnementales et sociales, mauvaise gestion des déchets, assainissement et drainage, spoliation des aires protégées, absence des retombées socio-économiques des parcs de Lomami et Maiko et domaine de chasse de Rubi-Tele alors que la Tshopo dispose de plus grands blocs dans ces aires protégés
- L’insécurité et le banditisme urbain (Kuluna) entretenu par quelques autorités politiques, tapage des certaines Églises, conflit institutionnels à tous les niveaux du pouvoir de l’Etat (Gouverneur et Vice-gouverneur, Maire et Maire adjoint, etc.), conflit à l’Assemblée Provinciale.
Au vu de cette analyse sommaire, le CCPSC Tshopo a fait des propositions à la nouvelle cheffe de l’Exécutif provincial. Pour sa part, cette dernière a apprécié cet acte et s’est montrée ouverte à la collaboration, en vue de mener ensemble ce travail de l’édification de la nouvelle province de la Tshopo, par les efforts de chaque tshopolaise et tshopolais.
Il sied de noter que ce document stratégique, appelé projet de société pour le développement de la Tshopo, est un document volumineux qui a été élaboré par le cadre de concertation de la société civile de la Tshopo, il y a deux ans.