Les femmes enceintes et celles accouchées dans le territoire de Rutshuru craignent pour la suite réservée à leurs nouveaux nés, en ce qui concerne la question de nationalité. Certaines dont les bébés ont dépassé 90 jours, âge butoire pour l’obtention d’actes de naissance, n’ont pas toujours ce document certifié ou signé par le service reconnu par le gouvernement central.
Cette situation touche toutes les femmes enceintes et celles ayant des nouveaux nés dans le territoire de Rutshuru, depuis que le M23 avait pris le contrôle total de cette partie de la province du Nord-Kivu, il y a environs cinq mois.
Malheureusement, certaines d’entre elles commencent déjà à inscrire leurs enfants dans une organisation d’administration civile mise en place par les rebelles du M23, alors que d’autres ont toujours peur et attendent le rétablissement total de l’autorité de l’Etat dans le territoire de Rutshuru pour introduire leurs demandes d’actes de naissance.
Madame Furaha trouvée au centre de santé de référence Mapendo, une structure sanitaire de Kiwanja dans l’aire de santé de Rutshuru, se dit très déçue de voir son bébé qui vient de naître manquer un acte de naissance, étant donné que c’est son droit d’en avoir. Une autre dame rencontrée sur place suggère que les femmes se déplacent pour faire inscrire leurs bébés à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où il y a encore l’autorité de l’Etat.
Rappelons que le délai pour l’obtention d’un acte de naissance est de 90 jours soit 3 mois, qui suivent la naissance de l’enfant, selon l’article 116 du code de famille. Et cela se fait gratuitement. Entre temps, les femmes dont les bébés ont atteint ou dépassé 3 mois, ne savent plus à quel saint se vouer, n’étant pas toutes ouvertes à une inscription dans la fameuse organisation d’administration civile mise en place par le M23.
