La ville de Bunia, chef lieux de la province de l’Ituri, est devenue, depuis 2018, un centre concentré de déplacés venant non seulement du territoire de Djugu, mais aussi d’Irumu ; suite aux multiples massacres ethniques enregistrés dans ces deux territoires.
Hormis ces déplacements massifs vers la ville de Bunia, une autre conséquence principale enregistrée est la malnutrition et le manque d’hygiène dans différents sites où habitent les déplacés.
Avec l’aide des certaines organisations non gouvernementales, nous avons assisté à la construction des sites (Site ISP, le plus connu) non loin de centre ville, afin d’accueillir une grande partie de déplacés qui, étant enregistrés, bénéficient de l’aide alimentaire et de kits hygiène durant une période.
Malheureusement, cette aide non éternelle ne répond pas aux besoins de cette population qui, jadis, vivait de l’agriculture et de l’élevage sur son territoire ravagé et occupé par des rebelles armés.
Pour subvenir à leur besoin, certains déplacés, par des petits fonds reçus, commencent une activité génératrice de revenus. Par contre, d’autres se livrent à demander de l’argent ou de la nourriture chez les passants dans la ville. Les enfants, des êtres vulnérables, âgés entre 2 et 10 ans, sont plus utilisés pour cette tâche, à cause de leur nature innocente.
Ces enfants se trouvent partout dans la ville (devant les alimentations, boutiques, shop, pharmacies, églises et même au marché), répétant une phrase commune « sayidiya, sayidiya », avec une facette timide reflétant de la pitié, dans le but d’obtenir une somme d’argent ou de la nourriture qu’ils auront à ramener le soir au camps auprès des parents.
Pour se faire, certains d’entre eux époussettent des véhicules parqués au bord de la route ou vendent même des fruits afin de gagner une somme d’argent. Par contre, d’autres se donnent au vol et dépouillent les passants distraits de leurs accessoires (téléphones, portefeuilles, montres) ; et sont même capables de lancer des injures lorsque vous ne leur donnez rien.
Ce phénomène est inquiétant pour l’avenir et la sécurité de la ville de Bunia : comme quoi, la guerre n’a jamais des effets positifs.